Dimanche 13 octobre, j’étais invitée par l’association C.B.C., Clairvoyance et Bien-être, en la personne de sa présidente Christine Kou. Le thème était : « Calmer sa peine et l’au-delà ».
La veille, la jolie librairie Le porte-plume malouin, à Saint Servan, quartier de Saint-Malo, m’a accueillie pour quelques signatures de « Calmer sa peine – 30 protocoles pour traverser le deuil et en sortir grandi » Ed. Le Lotus et L’Eléphant.
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Dimanche, la salle Bouvet s’est remplie de personnes de tous les âges, fortement motivées par le thème présenté. La conférence était prévue en deux temps. Le premier, destiné à la conférence proprement dite et le deuxième, à la partie expérientielle.
Comprendre le deuil
Le deuil est une expérience que nous ne pouvons pas éviter, difficile mais naturelle dans le processus de la vie, toujours bouleversante, elle peut avoir des conséquences sérieuses sur la santé physique et psychique de la personne si ce processus n’est pas soigneusement appréhendé et accompagné.
Il est important de comprendre le deuil qui, comme je le répète dans mes formations et mes conférences, n’est pas une maladie mais peut le devenir. Le deuil est un phénomène de transformation très profond, différent selon chaque individu et chaque histoire personnelle. Aucun deuil ne ressemble à un autre. Les facteurs du décès d’une personne sont multiples et influencent le parcours du deuil : l’âge, le type de la mort, les conditions dans lesquelles celle-ci s’est déroulée, la présence aimante d’autres personnes ou au contraire la solitude pour celles et ceux qui vont devoir affronter la perte, la relation personnelle amicale ou conflictuelle avec le défunt, la culture et les valeurs de la personne décédée et de son entourage, le degré d’implication affective, une appartenance religieuse ou spirituelle ou bien, au contraire, son absence… Tous ces facteurs sont importants et entrent dans la construction du deuil.
Le deuil passe par nos sens
Il ne faut jamais oublier que nous sommes des êtres incarnés, c’est-à-dire comme le rappelle la langue latine, in–carne, des êtres de chair. Cela a comme conséquence immédiate que nous percevons nos émotions par l’intermédiaire de nos sens et que les cinq sens dont nous sommes pourvus, la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût nous servent de filtre pour exprimer et ressentir nos émotions, nos sentiments. C’est grâce à nos sens que nous établissons des relations, des contacts, que nous percevons les autres et l’univers, que nous interprétons les messages qui nous parviennent.
La douleur de l’absence est donc perçue par toutes les personnes en deuil par l’intermédiaire de nos cinq sens. Nous souffrons d’être désormais incapables de voir la personne que nous aimions. Nous essayons de nous souvenir de sa voix. Nous cherchons désespérément dans notre mémoire olfactive sa présence dans un parfum ou une odeur. Cette absence de communication par le toucher fait mal. Souvent nous cherchons à recréer un contact par l’intermédiaire du goût, la répétition d’un breuvage ou d’un plat apprécié par l’être cher qui n’est plus à nos côtés. Tous ces petits « trucs » nous les mettons en œuvre pour compenser le manque en nous servant de nos sens.
Les phases du deuil
Le deuil passe souvent par différentes phases, celles définies sommes les étapes du deuil. Elles ne sont pas semblables pour tout le monde, mais peuvent se résumer par des moments que plus ou moins nous traversons dans cette période.
- La toute première phase est l’incrédulité, le déni. Le fait communiqué n’est « pas acceptable », « c’est injuste », « on le refuse ».
- La deuxième est souvent une réaction de colère. Elle peut se diriger contre la personne qui n’est plus là, parfois considérée comme coresponsable de sa maladie ou de son accident, mais aussi contre les soignants qui n’ont pas été en mesure de la guérir, les secours arrivés trop tard, soi-même pour n’avoir pu intervenir et même contre Dieu qui aurait « laissé faire ».
- La troisième phase est souvent la tristesse qui peut se transformer en dépression. La doctoresse Elisabeth Kübler-Ross parlait de double dépression : celle du passé, « tout ce que l’on n’a pas fait, qu’on a oublié de faire, qu’on a procrastiné… » et celle du futur « tout ce que l’on ne fera pas, tout ce qui est à jamais perdu, l’échec du futur qui n’existera pas… ».
- La quatrième période est la recherche incessante et parfois obsessive des traces de cet être désormais invisible dans la réalité qui est la nôtre.
- Devrait arriver enfin la cinquième phase, celle de l’acceptation et du pardon, si le deuil s’est correctement déroulé.
Aucune de ces étapes n’est systématique ni obligatoire. Il est possible de passer de l’une à l’autre, de revenir en arrière ou d’en sauter une. C’est la raison pour laquelle l’accompagnement d’une personne en deuil est si difficile et demande beaucoup de patience de compréhension et d’amour, mais aussi de compétences et professionalité.
Que signifie accompagner ?
Accompagner veut dire aller à la vitesse de la personne et dans la direction qu’elle souhaite. Il ne s’agit pas d’imposer ce que nous croyons être bon et juste pour l’endeuillé.e mais de développer une capacité d’écoute bienveillante, attentive et patiente.
La situation nouvelle dans laquelle se trouve la personne en deuil a un effet parfois dévastant sur son physique, son psychisme et son moral. La personne en deuil est fragile, vulnérable souvent assaillie de doutes et de culpabilité.
Et le deuil d’un animal ?
La souffrance de la perte n’est pas exclusive du monde humain mais appartient également au monde animal. Toute personne qui vit avec un animal d’affection connaît la douleur déchirante de la perte d’un animal avec lequel on a partagé tant de joie, d’amour, de jeux, d’attention, de secrets. L’attachement de l’être humain et de l’animal, réciproque, a créé des liens qui, lorsqu’ils se déchirent, sont tout aussi violents que quand il s’agit de liens entre deux êtres humains qui s’aiment. N’oublions pas également la souffrance de l’animal qui perd son compagnon humain, douleur profonde en général ignorée par beaucoup.
Dans le cas des enfants, c’est souvent le premier deuil qu’ils traversent. Ils ont besoin d’un accompagnement attentif et authentique, sans mensonge ni demi-vérités qui cachent la difficulté de l’adulte à dialoguer avec le plus jeune en oubliant que l’enfant, être intuitif par excellence, sait immédiatement si l’adulte lui cache la vérité. C’est dans ces moments délicats que l’on risque de perdre sa confiance si on n’est pas capable d’être honnête et de se mettre à sa portée pour accueillir et partager les mêmes émotions.
Etes-vous vraiment disponible pour un tel engagement ?
L’accompagnement d’une personne en deuil est un engagement responsable qu’il ne faut pas prendre à la légère. C’est souvent long, difficile, fatigant, ingrat. Il est prudent de partager la responsabilité entre les personnes les plus proches, non seulement les tâches matérielles qui incombent lors d’un décès, mais aussi cette présence discrète et attentive si nécessaire afin de prévoir le plus possible les risques de cette délicate situation. Rappelez-vous que personne ne peut accomplir de miracles ni ne doit se considérer comme sauveur au risque de porter préjudice à l’endeuillée et à soi-même.
Il n’existe pas de protocole valable pour tous et toutes, des lignes-guide à suivre pour « réussir » son deuil. Chaque être humain est unique avec ses spécificités, son histoire personnelle, ses croyances, ses victoires et ses échecs. Son deuil l’est donc de la même façon. C’est pourquoi, il est parfois bien difficile, pour une personne non préparée, de savoir comment gérer et faire franchir les obstacles à la personne que l’on souhaite aider. Il est important d’avoir l’humilité suffisante pour reconnaître ses propres limites et faire appel à des professionnels du deuil, à des associations correctement formées à ces problématiques, à des groupes de deuil… Le processus du deuil demande du temps.
Est-il juste de chercher un contact avec la personne décédée ?
Certains d’entre nous trouvent un soutien dans la religion ou s’en éloignent. D’autres cherchent un moyen de rester en contact avec leurs défunts. En plus de demander l’intervention de médiums compétents, en mesure de servir de pont entre les mondes, il existe aujourd’hui différentes possibilités d’intervenir sans intermédiaire. Des approches nouvelles, comme la TCH, trans communication hypnotique, inventée par le Docteur Jean-Jacques Charbonier, l’hypnose régressive spirituelle… en font partie. Il nous appartient de chercher la piste, l’instrument qui nous convient et de donner un sens aux expériences que nous traversons et qui sont autant d’occasions de croissance et de développement. Nous possédons en nous beaucoup plus de ressources que nous ne l’imaginons. Tous les obstacles qui nous entravent et nous bouchent la vue, une fois dépassés, nous ouvrent un horizon que nous ignorions jusque-là.
Un petit moment convivial
À l’intervalle, Gilles, le mari de Christine Kou avait préparé un sympathique buffet riche de boissons réconfortantes et d’excellents gâteaux faits maison par ses soins. Un moment de relax, d’échanges, de questionnements auxquels j’ai répondu bien volontiers.
Une expérience qui a fait vibrer les cœurs
Dans la deuxième partie de cette conférence, j’ai proposé aux participants un exercice qui est largement expliqué dans mon livre « Calmer sa peine, 30 protocoles pour traverser le deuil et en sortir grandi ». Il s’agit du protocole 17, celui de la « pelote de laine », au chapitre six.
Cette expérience que je propose dans mes formations et dans mes ateliers, peut être réalisée dans des groupes de deuil, des groupes de paroles, avec des élèves qui traversent un moment difficile, avec des soignants ou même en famille.
Tourtes les personnes présentes ont accepté de participer, en déposant sur ce fil de laine, avec beaucoup de sincérité et d’émotion, une expérience douloureuse, un souvenir encore lourd. Nous nous sommes retrouvés toutes et tous unis par ce fil sur une vaste « toile d’araignée » qui vibrait à chaque léger mouvement en nous faisant comprendre et vivre que personne n’est seul sur cette terre ! Ce fut un moment très fort qui nous a profondément rapprochés les uns aux autres dans un rapport unique et précieux, au-delà de ce que nous aurions pu imaginer au début de cette conférence, considérant que la majorité des personnes ne se connaissaient pas. Magnifique expérience qui certainement a laissé une authentique empreinte parmi celles et ceux qui ont participé.
Toute ma reconnaissance à l’équipe de
l’association Clairvoyance et Bien-être.
Et… à une prochaine fois Saint Malo !
Bonsoir Amanda et des milliers de fois MERCI. Nous sommes si heureux de t’avoir reçue dans notre jolie ville de Saint-Malo lors de cette conférence sur « LE DEUIL » sujet sensible et difficile mais oh combien important ! Car dans notre démarche associative, nous développons plus particulièrement l’avant-vie terrestre, la vie terrestre et l’après-vie terrestre. Nous ne sommes là que pour faire des expériences, plus ou moins difficiles et justement dans ton article, tu le développes fort bien. Un deuil ne se passe pas d’un coup de baguette magique mais d’un processus. Ton livre « calmer sa peine » aide les personnes qui sont perdues face à toutes les séparations. Avec un grand plaisir, nous aurons le plaisir de te réinviter. J’ai de nouveaux projets en tête sous forme de congrès, bien évidemment, pour réunir les gens et faire croire notre humanité dans l’Amour, la Paix et la Joie. À bientôt